Infirmière au collège de Casteljaloux, Marina Pujole accompagne l’Usep du Lot-et-Garonne sur des projets d’éducation à la santé et anime des ateliers de prévention sur les courses en durée. Elle participe également à la ronde cyclo intégrée au P’tit Tour et est même membre de la commission qui l’organise !

 Marina Pujole, comment une infirmière scolaire en collège se retrouve-t-elle en contact avec l’Usep ?

L’infirmière de collège est aussi la référente santé des écoles primaires du « bassin de recrutement », où je me déplace pour des actions de dépistage et de prévention. Pour ce qui est de l’Usep, la conseillère de l’inspection d’académie dont dépendent les infirmières scolaires est informée des rencontres et des actions de l’Usep, et nous invite le cas échéant à y participer.

C’est ainsi que vous découvert le P’tit Tour…

Précisément. En Lot-et-Garonne, le P’tit Tour est intégré à une ronde cyclo départementale qui réunit 200 enfants sur une semaine. Nous tournons à 7 ou 8 collègues et sommes généralement deux infirmières présentes, l’une assurant aussi une permanence la nuit sur le lieu d’hébergement. Mais nous intervenons également sur d’autres manifestations Usep comme le Relais du halage (le long du canal latéral à la Garonne) ou Endure’Ensemble. Ces courses en durée, qui reposent sur des contrats individuels, concernent jusqu’à un millier d’enfants par jour, de la maternelle au CM2, sur une semaine.

Qu’y faites-vous ?

Nous animons des ateliers santé qui, depuis 2015, portent surtout sur l’initiation aux premiers secours. À deux infirmières, nous prenons une demi-classe sur trente à quarante minutes. Cela amorce un travail que les enseignants prolongent en classe.

Et sur la ronde cyclo ?

En plus de mettre un pansement sur les écorchures en cas de chute, nous développons des projets de santé en lien avec la manifestation. Par exemple sur la lutte contre l’automédication : montrer aux enfants qu’on peut produire un gros effort physique sans besoin de prendre de médicaments dès qu’on ressent des douleurs musculaires. Avant le départ, nous avons parlé du sommeil, de l’échauffement, de l’alimentation et de l’hydratation. Et, le soir à l’étape, nous proposions des séances de relaxation : apprendre à s’étirer, à se relâcher…

Et vous pédalez avec les enfants ?

Si je peux, oui ! Notre mission est avant tout d’accueillir les enfants malades ou fatigués dans le camion sanitaire, en queue de peloton. Mais si un collègue tient le volant, je pédale : c’est tellement génial, ce que vivent ces bouts de choux qui avalent 250 km dans la semaine, et dans la bonne humeur, même s’il pleut ! On a envie de partager ça au plus près avec eux, et depuis trois ans c’est ce que je fais.

Vous participez aussi à la commission qui organise la ronde…

Oui. La nouvelle conseillère technique de l’inspection académique chargée de faire le lien entre l’Usep et les infirmières scolaires m’a demandé de l’épauler en tant qu’« ancienne ». Et je me suis prise au jeu. C’est passionnant de découvrir de l’intérieur l’organisation d’un tel événement. En plus, cette année, pour les 80 ans de l’Usep et les 25 ans de la ronde, celle-ci se déroule sur dix jours, avec deux pelotons de 200 enfants qui se passeront le relais le 16 juin, à la mi-journée d’une grande étape festive. Et deux rondes en une, cela signifie deux fois plus de présence des infirmières scolaires ! Une année faste !

Gens de l’Usep : Marina, l’infirmière scolaire qui pédale pour la santé